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Les actions européennes ont fait l’objet d’un regain d’intérêt général de la part des investisseurs au cours des derniers trimestres, se matérialisant principalement par des flux provenant de stratégies passives. Cette recrudescence générale d’intérêt s’est produite, à nos yeux, pour de bonnes raisons, compte tenu des conditions positives actuellement en Europe.
Nous voyons des signaux indiquant que les entreprises européennes commencent à renouer avec la croissance des bénéfices et nous pensons que nous verrons les fondamentaux retrouver leur place au cœur des décisions de placement. Dans ce contexte, nous identifions à l’heure actuelle beaucoup de valeur dans les stratégies actions européennes.
Deux aspects : les valorisations et les bénéfices
De nombreux indices boursiers du monde entier ont atteint leur plus haut historique. Toutefois, les ratios cours/valeur comptable en Europe demeurent inférieurs à leurs moyennes à long terme, dans certains cas jusqu’à un écart-type.[1]
Nous estimons donc que la situation est propice aux opportunités Value en Europe. Des gérants dynamiques peuvent examiner l’indice pour déceler des valorisations entreprise par entreprise.
Une potentielle double opportunité
Nous percevons une potentielle double opportunité. Les niveaux du ratio cours/bénéfices (PER) en Europe sont historiquement bas.[2] Et certains signes d’un rebond des bénéfices d’entreprises sont perceptibles à travers la région. Les cours des actions nous montrent déjà que des investisseurs cherchent à anticiper les prémices d’un rebond des bénéfices.
L’actuel ratio cours/bénéfices normalisé, qui est utilisé pour supprimer les effets saisonniers à court terme, est de 19,2 pour l’Europe. Aux États-Unis, le coefficient correspond à environ 29.
Il y a là selon nous une différence surprenante. Si nous examinons des ratios cours/bénéfices normalisés sur une base historique, le ratio cours/bénéfices moyen à long terme en Europe est de 21,5. Par conséquent, nous pensons que le potentiel haussier des actions européennes est considérable.
Parallèlement, il est clair que les bénéfices des entreprises européennes tentent toujours de se relever complètement de la crise financière mondiale de 2007-2009, comme cela s’est déjà produit dans d’autres régions.
Des raisons d’être optimiste
Nous pensons qu’il existe d’autres raisons d’être optimiste. En particulier, des signes d’un redressement macroéconomique sont actuellement perceptibles.
Nous pensons que la période de dévaluation de l’euro touche manifestement à sa fin, ce que nous estimons être un signe globalement positif pour les actions européennes. Cela montre qu’une reprise est, d’une façon ou d’une autre, à l’œuvre. Et les possibilités qui permettraient de profiter de la dévaluation de la monnaie face au dollar ne sont plus ce qu’elles étaient il y a deux ou trois ans.
S’agissant du cycle de crédit, la croissance des prêts est positive depuis 2015. En réalité, nous constatons à l’heure actuelle une croissance positive des prêts d’environ 2 à 3 %[3], non seulement dans les portefeuilles de prêts aux entreprises, mais également dans les portefeuilles des ménages. (Voir graphique ci-dessous)
En outre, vers la fin du mois d’août 2017, le taux de chômage dans la zone euro se trouvait à son plus bas niveau depuis huit ans[4] alors que l’indice des directeurs d’achats (PMI) du secteur manufacturier pour la zone euro[5] avait atteint un pic sur six ans.[6] Au deuxième trimestre 2017, la croissance du produit intérieur brut (PIB) européen était supérieure aux niveaux américains pour la première fois depuis 2007[7].
Quelles seront les conséquences de cet environnement pour les investisseurs ?
Nous pensons qu’il est remarquable que les bénéfices des entreprises européennes soient toujours de 48 % inférieurs aux pics antérieurs à la crise financière compte tenu de ces facteurs macroéconomiques positifs. En comparaison, les bénéfices américains sont près de 16 % supérieurs à leur plus haut d’avant la crise en 2008.
À nos yeux, cela représente une opportunité potentielle.
Toutefois, pour pouvoir creuser cette opportunité, il nous faut comprendre pourquoi les bénéfices en Europe sont tombés sous le niveau de ceux des États-Unis.
Nous identifions là une divergence de taille. Malgré la reprise des principales ventes et recettes européennes, les bénéfices n’ont pas rebondi. Cela soulève certaines questions. Les entreprises européennes sont-elles moins compétitives ? Le programme de relance de la Banque centrale européenne est-il moins efficace que le programme de la Réserve fédérale américaine dans le filtrage de l’économie en général ?
La réponse semble se trouver dans les marges bénéficiaires des entreprises européennes.
Comme nous l’avons constaté par le passé, les entreprises européennes ont tendance à être des preneuses de prix : lorsque l’inflation chute, elles ont tendance à baisser leurs prix pour concurrencer leurs homologues américaines et asiatiques. Lorsque l’inflation remonte, elles vont en revanche plutôt les augmenter.
C’est pourquoi nous nous attendons à ce qu’elles réduisent leur écart avec les États-Unis après avoir réagi comme à la hausse de l’inflation.
Et alors que les fondamentaux des actions individuelles font leur retour comme différenciateur de performance, nous pensons que la gestion active peut véritablement montrer sa valeur. Notre analyse suggère que c’est peut-être déjà le cas.
Les commentaires, opinions et analyses du présent document sont communiqués à titre d’information uniquement ; ils ne sauraient être considérés comme un conseil d’investissement individuel ou comme une recommandation d’investir dans un quelconque titre ou d’adopter une quelconque stratégie d’investissement. Les conditions économiques et de marché étant susceptibles d’évoluer rapidement, les commentaires, opinions et analyses sont valables à leur date de publication et peuvent changer sans préavis. Les présentes ne constituent pas une analyse exhaustive de tous les aspects importants d’un pays, d’une région, d’un marché, d’un secteur, d’un investissement ou d’une stratégie.
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Quels sont les risques ?
Tout investissement comporte un risque, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi. La valeur des investissements peut varier à la hausse comme à la baisse et les investisseurs peuvent ne pas récupérer le montant total investi. Les cours des actions sont soumis à des fluctuations, parfois rapides et importantes, en raison de facteurs affectant les entreprises individuelles et certains secteurs ou sous-secteurs, ou du fait des conditions générales de marché. La valeur des titres peut ne pas évoluer comme prévu et peut même diminuer. Un portefeuille exposé en particulier à certains pays, régions, industries, secteurs ou types de placements peut être sujet à un risque d’événements défavorables plus élevé qu’un portefeuille investissant de façon plus diversifiée. Les investissements à l’étranger comportent des risques spécifiques, comme les variations des taux de change, l’instabilité économique et l’évolution de la situation politique.
[1] L’écart-type est considéré comme une mesure de la volatilité représentant l’écart d’un ensemble de données par rapport à la moyenne.
[2] Le ratio cours/bénéfices (PER) est un coefficient de valorisation d’une action obtenu en divisant son cours par le bénéfice annuel par action de la société émettrice.
[3] Source : Thomson Reuters, Credit Suisse Research. Données mises à jour au 13 octobre 2017.
[4] Source : FactSet, Eurostat
[5] L’indice des directeurs d’achats est une enquête mensuelle utilisée comme un indicateur de la santé économique dans le secteur manufacturier.
[6] Source : FactSet, Markit
[7] Source : FactSet, Eurostat, Bureau d’analyse économique