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Notre monde évolue rapidement. Les défis posés par la durabilité, tels que l’utilisation efficace des ressources, les impacts du changement climatique et les risques de transition continuent à gagner en pertinence, tout comme le nombre croissant de pressions politiques et réglementaires visant les questions de durabilité.
Nous constatons, parmi les investisseurs, une prise de conscience plus aiguë de l’adéquation entre la durabilité et l’impact financier, comme en témoigne le nombre croissant de signataires d’initiatives portées par l’industrie, telles que les Principes pour l’investissement responsable (PRI).
Un groupe international d’investisseurs institutionnels a élaboré ces PRI pour traduire l’importance croissante des questions environnementales, sociales et de gouvernance d’entreprise (ESG) dans les pratiques d’investissement. Depuis leur lancement en 2006, près de 2 000 signataires représentant 81,7 billions de dollars d’actifs sous gestion1 se sont engagés à respecter ces principes. Les signataires s’engagent à intégrer les considérations ESG dans leurs décisions d’investissement, leurs pratiques de propriété et leur reporting.
Mais malgré cette montée en puissance, l’interprétation et la mise en oeuvre des normes ESG varient de manière très importante. D’autant plus que les acteurs du secteur de l’investissement ont tendance à utiliser des termes et des acronymes portant à confusion, voire interchangeables, qui font parfois référence à des concepts et des objectifs différents.
Histoire de l’ESG
L’analyse ESG remonte aux années 1960, lorsque certaines organisations religieuses ont adopté des filtres éthiques pour identifier et éventuellement exclure de leurs portefeuilles les entreprises ne respectant pas leurs valeurs morales. Les valeurs les plus détestées étaient celles du tabac et de l’alcool. Avec l’émergence d’une prise de conscience sociale et politique accrue dans les années 1970, la pratique du filtrage s’est étendue à la conduite, au comportement et aux violations des normes et standards internationalement acceptés.
Aujourd’hui, l’ESG implique une approche nuancée qui peut intégrer un vaste éventail de techniques, du filtrage positif à l’utilisation de l’ESG, pour mieux atténuer le risque ou contribuer à l’alpha potentiel[1].
Analyse de l’impact des thématiques ESG
Chez Franklin Templeton, nous sommes convaincus que la gestion ESG se différencie clairement de la gestion éthique ou des investissements reposant sur les valeurs, et qu’elle n’implique pas nécessairement un compromis en termes de performance. En tant que gestionnaires actifs, nous voulons comprendre en quoi ces grandes thématiques ESG influent sur les risques et les opportunités stratégiques à long terme des entreprises dans lesquelles nous investissons.
Nous croyons donc que l’analyse ESG devrait être une composante inhérente de la recherche et de la prise de décision en matière d’investissement. Nous attachons de la valeur au croisement de l’évaluation des mesures financières traditionnelles et des mesures de durabilité.
À nos yeux, cette combinaison contribue réellement à approfondir notre recherche fondamentale et fournit un outil supplémentaire pour distinguer les entreprises et les secteurs vulnérables aux perturbations de ceux qui sont capables de s’adapter.
Petit à petit, ces considérations pourraient faire évoluer les avantages compétitifs et, finalement, la pérennité de la croissance des entreprises et de la création de valeur à long terme pour les actionnaires.
L’ESG, un devoir fiduciaire
À mesure que les arguments économiques en faveur de l’ESG se précisent, nous nous attendons à ce que les gestionnaires d’investissement soient de plus en plus contraints à s’engager dans ce domaine dans le cadre d’une obligation fiduciaire, à mesure que les décideurs politiques et les régulateurs se feront plus attentifs à la durabilité.
Après la tenue de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique de 2015 à Paris (la COP21), les autorités françaises ont adopté la Loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (ou Loi de transition énergétique). Cette législation ambitieuse établit une feuille de route pour atténuer le changement climatique et diversifier le bouquet énergétique.
En juin 2017, la Task Force on Climate-Related Financial Disclosures (TCFD) du Conseil de stabilité financière (Financial Stability Board ou FSB) a dévoilé une liste de recommandations volontaires et cohérentes en matière d’information.
Plus récemment, la Commission européenne a mis en place un cadre global pour assurer la viabilité du secteur financier sur la base des recommandations de son Groupe d’experts à haut niveau sur la finance durable (High-Level Expert Group on Sustainable Finance ou HLEG).
L’orientation est claire : on s’attend de plus en plus à ce que les gestionnaires d’investissements et les investisseurs approfondissent leur compréhension de la portée et de l’incidence de ces questions sur la résilience opérationnelle à long terme des entreprises et les nouvelles possibilités de croissance future.
Nous croyons probable que la sélection des indices de référence, le reporting et les obligations des investisseurs auront des répercussions de grande ampleur.
Intégrer l’approche ESG
En plus de compléter les recherches existantes par une analyse ESG approfondie pour évaluer la valeur intrinsèque et le potentiel d’alpha, les gestionnaires d’investissement doivent être à même de mesurer et de comprendre le risque afin de le gérer. Chez Franklin Templeton, nous voulons être sûrs que les risques de nos portefeuilles sont correctement compris et qu’ils présentent un potentiel de compensation. Nous pensons qu’il est possible d’obtenir une perspective plus multidimensionnelle et d’approfondir notre compréhension du risque baissier potentiel en analysant conjointement les indicateurs de risque traditionnels (comme l’écart de suivi ou le bêta) et des indicateurs ESG plus qualitatifs reflétant la qualité de la direction et le risque d’image.
Les données ESG peuvent offrir cette nouvelle vision des choses et permettre d’identifier les risques potentiellement dissimulés dans les bilans et les ratios financiers. C’est pourquoi nous pensons que le temps investi aujourd’hui sur l’évolution de la recherche en investissement en vue d’intégrer un cadre ESG dans le processus permettra de distinguer les entreprises susceptibles d’être les gagnantes de demain.
Les commentaires, opinions et analyses du présent document sont communiqués à titre d’information uniquement ; ils ne sauraient être considérés comme un conseil d’investissement individuel ou comme une recommandation d’investir dans un quelconque titre ou d’adopter une quelconque stratégie d’investissement. Les conditions économiques et de marché étant susceptibles d’évoluer rapidement, les commentaires, opinions et analyses sont valables à leur date de publication et peuvent changer sans préavis. Les présentes ne constituent pas une analyse exhaustive de tous les aspects importants d’un pays, d’une région, d’un marché, d’un secteur, d’un investissement ou d’une stratégie.
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Quels sont les risques ?
Tout investissement comporte des risques, notamment celui de ne pas récupérer le capital investi. La valeur des investissements peut fluctuer à la baisse comme à la hausse et les investisseurs ne sont pas assurés de récupérer la totalité de leur mise initiale. Les cours des actions fluctuent, parfois de manière rapide et spectaculaire, en raison de facteurs affectant certaines entreprises, des industries ou secteurs particuliers ou la conjoncture générale du marché.
[1] L’alpha correspond à une estimation corrigée du risque de la valeur qu’un gérant de portefeuille ajoute ou soustrait à la performance d’un compartiment.