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L’Union européenne (UE) semble s’être enfin réunie pour proposer un plan de relance économique afin d’aider les États membres à lutter contre les effets économiques dévastateurs de la COVID-19. Dans son discours au Parlement européen (le 27 mai) annonçant le plan de 750 milliards d’euros, la présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen, a déclaré que c’était « le moment de l’Europe ».
Bien que les 27 États membres de l’UE doivent encore approuver l’accord, celui-ci semble avoir obtenu le soutien de l’Allemagne et de la France, ce qui devrait contribuer à le consolider. Ce plan, baptisé « Next Generation EU », représente selon moi une étape importante pour soutenir l’économie européenne et faire preuve d’unité.
Il est clair que la COVID-19 a dévasté l’économie européenne. Selon les estimations, le produit intérieur brut (PIB) de l’UE a considérablement diminué au cours du deuxième trimestre de 2020 par rapport à 2019. Dans l’ensemble, l’économie de l’UE devrait connaître une contraction à un chiffre cette année, mais une deuxième vague d’infections et de nouvelles mesures de confinement pourraient faire chuter le PIB de plus de 10 % cette année. 1
La Commission européenne a déclaré que le plan Next Generation EU, qui renforcera le budget de l’UE grâce aux nouveaux financements levés sur les marchés financiers pour 2021-2024, sera déployé autour de trois piliers :2
- Aider les États membres à se redresser
- Relancer l’économie et aider l’investissement privé
- Tirer les leçons de la crise, ce qui inclut un nouveau programme de santé (EU4Health), le renforcement d’un programme de soutien essentiel pour faire face aux crises futures (rescEU) et la stimulation de la recherche et de l’innovation
Par le passé, le budget de l’UE ne devait pas dépasser 1 % du PIB de l’UE, mais ce plan relève temporairement le plafond à 2 %, ce qui constitue un grand pas en avant. La Commission utilisera sa solide cote de crédit pour emprunter 750 milliards d’euros sur les marchés financiers, qui seront remboursés par les futurs budgets de l’UE sur une période de 30 ans allant de 2028 à 2058. C’est beaucoup d’argent, avec un long horizon pour rembourser les obligations.
De manière significative, le fonds serait composé de 500 milliards d’euros de subventions et de 250 milliards d’euros de prêts. L’Italie et l’Espagne, les deux pays les plus touchés par la COVID-19, recevront respectivement 81,8 milliards d’euros et 77,3 milliards d’euros de subventions. L’Italie a une dette particulièrement élevée, de sorte que les subventions sont importantes.
Un tournant dans l’histoire
Le plan doit encore être approuvé par les membres, de sorte que les négociations pourraient se solder par quelques revers, plusieurs États membres s’étant opposés à l’idée de s’endetter davantage. Cependant, les deux plus grandes économies, l’Allemagne et la France, ont apporté leur soutien à l’émission de la dette de l’UE, ce qui constitue à nos yeux une véritable révolution. Cela implique les 27 États membres de l’UE – et pas seulement la zone euro – et montre ainsi que l’Europe est prête à travailler ensemble à un moment crucial pour tirer parti de la puissance budgétaire combinée de ses membres. Il a fallu un choc existentiel, la pandémie COVID-19, pour galvaniser l’UE. Bien que le plan Next Generation EU soit conçu pour une durée limitée, il pourrait constituer un mécanisme à utiliser pour les futures crises.
L’argent devra être remboursé sur le budget de l’UE par le biais de taxes supplémentaires qui feront avancer son programme. Les frais d’intérêt devraient être très faibles, avec des taux bien inférieurs à 1 %.
Quelles sont les implications en matière d’investissement ?
Dans son plan « Next Generation EU », la Commission européenne fait référence au « European Green Deal », la stratégie de croissance de l’UE. Tous les investissements publics doivent respecter le serment « ne pas nuire ». En d’autres termes, les pays qui reçoivent de l’argent du budget de l’UE ou de ce plan devraient continuer à investir dans la transition de leurs économies vers davantage d’énergies renouvelables, dans le but de réduire les émissions de carbone. Pour les investisseurs, cela devrait être positif pour l’univers des obligations vertes ou à impact carbone négatif. La crise du coronavirus et le changement climatique sont deux problèmes à traiter en même temps.
L’émission de nouvelles dettes de l’UE devrait, selon nous, réduire la prime de risque du crédit européen et des obligations d’État périphériques. Jusqu’à présent, l’Allemagne n’a pas favorisé la dette de l’UE, si bien que son acceptation signifie maintenant que nous avons pour ainsi dire franchi le Rubicon. Le transfert budgétaire n’a jamais été effectué auparavant, c’est donc un grand pas en avant et nous pensons que le moment est venu de le faire.
Au niveau de chaque pays, l’Italie et l’Espagne seront probablement mieux lotis puisqu’ils bénéficieront d’un transfert, tandis que l’Allemagne et la France paieront davantage. Ainsi, les obligations périphériques en Europe devraient être bien soutenues : Espagne, Italie, Portugal, Grèce et Chypre.
Les obligations allemandes ont été le fondement de l’UE ; lorsque les temps ont été durs et que l’on a parlé de rupture, de nombreux investisseurs ont voulu investir dans les obligations allemandes qui représentaient des valeurs refuges. Mais aujourd’hui, nous pensons que les chances d’une rupture de la zone euro sont réduites et que les investisseurs pourraient considérer les nouvelles obligations européennes comme une valeur refuge. Ainsi, les rendements des obligations allemandes pourraient augmenter légèrement, mais il est plus probable que des écarts avec les obligations des pays périphériques vont apparaître. Cela marque également le début d’un grand marché obligataire liquide d’importance mondiale. L’euro devrait être une monnaie plus robuste à long terme, et la prime de risque de crédit devrait être réduite.
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1. Source : Commission européenne, « Europe’s moment: Repair and Prepare for the Next Generation », 27 mai 2020. Rien ne garantit que les estimations, prévisions ou projections se réalisent.
2. Source : Commission européenne, « Recovery Plan for Europe », 27 mai 2020.